Le numéro 776 du magazine papier O1net a publié un dossier très intéressant sur le téléchargement illégal, dont voici les grandes lignes.
« Près de 5 millions de Français téléchargent régulièrement des œuvres protégées par le droit d’auteur. » Pierre Lescure a remis, le 13 mai dernier, au gouvernement un rapport proposant des « solutions » pour
« réfléchir à la défense des intérêts des artistes, mais en tenant compte de la réalité ».
Le dossier détaille
les 6 étapes d’un fichier illégal, du pirate anonyme au consommateur. Depuis les membres bénévoles de La Scène qui se fournissent en fichiers (films, séries, jeux…) auprès d’un
« réseau de fournisseurs bien introduits dans les milieux culturels », qui peuvent être des
« initiés qui ont un accès privilégié aux contenus, par exemple des revendeurs ou journalistes. » Parfois même les contenus proviennent
« des usines de fabrication des DVD ». Ensuite,
« des programmeurs de haut vol » déverrouillent leur butin. Puis les membres du réseau s’échangent leurs fichiers reformatés via des
« Top Sites ». Enfin, les copies illégales partent sur les réseaux peer-to-peer. Parallèlement, travaillent des équipes de sous-titrage
« très réactives » qui
« ne s’embarrassent pas de questions juridiques ». Enfin, les contenus deviennent accessibles partout sur le Web, grâce au support d’hébergeurs et d’indexeurs, plus du tout bénévoles !
Suit un article sur
les 4 techniques de piratage à la portée de tous (j’ai appris plein de choses d’ailleurs…) et les risques de « surveillance » : le peer-to-peer, la méthode la plus surveillée ; le téléchargement direct, sans risque mais moins pratique, (selon le magazine) ; le streaming , qui se paie d’une
« avalanche de bandeaux publicitaires », sans risque non plus, et les newsgroups, surtout surveillés par les ayants droits.
Ensuite, le magazine expose
les ruses des pros pour ne pas se faire repérer.
• Les VPN pour masquer son adresse IP,
• La seedbox
« un disque dur en ligne, qui sert exclusivement à télécharger et héberger des fichiers » à grande vitesse et l’insu des gendarmes du web ;
• Yor et i2P, des réseaux parallèles marginaux ;
• le
friend-to-friend, des petites communautés à l’abri des autorités.
Quant au
rapport Lescure, le magazine reste sceptique. Ce rapport préconise notamment de supprimer la Hadopi et de transférer ses missions au CSA. De maintenir une réponse graduée et d’instaurer une amende de 60 euros et une taxe sur les appareils connectés.
Le dossier est accompagné
d’encadrés : le témoignage d’un membre anonyme des réseaux pirates, un glossaire de leur vocabulaire, les hébergeurs qui rémunèrent les pirates, les risques du téléchargement illégal, un comparatif des principaux sites de téléchargement, un autre sur 4 réseaux de VPN, un décryptage des noms des fichiers piratés, et enfin, le fonctionnement d’un serveur de téléchargement.
En complément : le site O1net commente
ici une étude de La Hadopi :
« La fin du peer-to-peer approche pour laisser place au streaming ».